dimanche 15 janvier 2012

Une licorne ? (partie 4)


Les autres animaux :
Dans le dernier billet, nous nous demandions quels étaient les animaux qui avaient pu prêter leur forme à la licorne : certains animaux comme l'oryx ont deux cornes mais semblent n'en avoir qu'une. D'autres ayant des cornes spiralées ont entretenu le mythe de la licorne.
Des animaux à deux cornes ont pu, suite à un accident, en perdre une ou encore, plus rare, naître avec une seule corne ou avec les deux cornes soudées n'en formant qu'une seule, malformation que l'on appelle "monstruosité".

L'oryx :
L'oryx d'Arabie (Oryx leucoryx)

Brehm, 1865, Illustrirtes Thierleben..., p. 549.
Les cornes de l’oryx sont longues d’environ un mètre, torsadées, fines, presque parallèles, très rapprochées et légèrement incurvées vers l’arrière. Comme elles sont très rapprochées et fines, cela peut expliquer que l’on ait pu croire de loin qu'il n'avait qu'une seule corne. C'est encore plus évident lorsque l'on regarde la photo couleur de cet oryx algazelle (Oryx dammah).






L'éland :

L'éland (Boselaphus Oreas)
Brehm, 1865, Illustrirtes Thierleben..., p. 556.




L’éland porte lui aussi de belles cornes torsadées, mais son allure est moins élancée et surtout bien moins élégante que l’image classique de la licorne. Cet éland est très répandu en Afrique australe.












Autres animaux :
L'addax ou antilope à nez tacheté (Addax nasomaculatus)
Brehm, 1865, Illustrirtes Thierleben..., p. 553.


L'aspect torsadé des cornes de l’addax, sa robe blanc-jaunâtre et ses sabots larges étaient des éléments de description proches de ceux utilisés pour la licorne... Ses cornes ondulées, vendues séparément, ont sans doute continué à alimenter le mythe de la "corne" de licorne.





Chevreuil à une corne (©Nemo, site Monpanache.com)



Enfin, certains animaux, comme la chèvre, le mouton, le chevreuil ont pu présenter une malformation en naissant avec les deux cornes soudées en une seule, ou naître juste avec une corne. Cette particularité a pu elle aussi alimenter la légende de la licorne, car pour les gens du Moyen Âge, on franchissait facilement la limite entre le naturel et le surnaturel.
Le chevreuil est présenté dans un journal italien du 13 juin 2008 (en ligne ici), traduit en français le 14 juin par un journal de l'île Maurice (ici).







Nous laisserons le mot de la fin à Bruno Faidutti : « Ce qui différenciait la licorne du griffon, du dragon ou du basilic, ce qui créait cet attachement fort et calme à son image, cette véritable volonté de croire qui fit voir l'animal en Inde ou en Éthiopie, ce qui en faisait une créature nécessaire et non un monstre éphémère parce qu’accidentel, c’était simplement sa beauté, son charme. » (t. 2, p. 300)

Sources :

– Brehm, Alfred Edmund, 1865, Illustrirtes Thierleben: eine allgemeine Kunde des Thierreichs, Zweiter Band, Hildburghausen: Bibliographisches Institut (ici)
– Faidutti, Bruno, 1996, Images et connaissances de la licorne (fin du Moyen Âge - XIXe siècle), thèse de Doctorat en Sciences littéraires et humaines, Université de Paris XII, 30 novembre 1996, 2 tomes. (ici)
– Sur Wikipedia : l'oryx et l'oryx algazelle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire